Paris fourmille d'un lundi matin agité, soubresaut aigri d'un retour de fêtes mal géré.
La gare, étouffée par tant de sucreries, vomi des flots humains au goût amer.
Le grand concours est lancé, avec son doux parfum de fin du monde sauce maya-piment, à savoir «qui fera le plus fort la gueule ?»
Les gens se bousculent, se serrent, sont pressés. Ils concourent tous avec un entrain qu'ils ignorent.
Les odeurs se mélangent, bouillie écoeurante de parfums trop forts, d'haleines pas si fraîches et de transpiration.
Métro boulot dodo.
Mais je m'en fous.
Mêlée à cette rivière odorante, j'ai pourtant l'impression de flotter au dessus.
Je pue aussi, certes.
Mais moi, je pue le bonheur.
Par tous les pores.
Hier, j'ai enfin fait rire mon fils.
Son 1er rire a deux mois, datant du déménagement.
Et ce n'est ni moi ni son père qui avons accompli ce miracle...
Mais comme ce fut dans les bras d'un lorrain, alors nous dirons que l'honneur est sauf!
Depuis il a rigolé parfois, sourit beaucoup.
Et hier c'était mon tour.
A grand renforts de grimaces, de gazouillis, de «je te lance en l'air -mais quand même pas trop fort parce que bon un accident est si vite arrivé avec une maman maladroite-»...
Alors pourquoi vous faites la tronche?
La vie est belle!...