Moins de poésie, à croire que quand ça va pas trop mal, c'est des phrases sans rimes qui me viennent... Quoique
l'inspiration est quelque chose de tellement aléatoire qu'on va pas trop la titiller!
Donc je me devais de parler des joies du mariage. Soyons clairs, ce fut une journée magnifique, on a vraiment
eu beaucoup de chance, car chaque mariage devant avoir ses ratés, nous n'en avons eu aucun (enfin rien de grave).
(Que ceux ayant crevé un pneu à Cergy avant de nous rejoindre me pardonnent de m'exprimer ainsi)
Quand je pense au mariage ou ma soeur, devant faire la voiture balais, tombe évidement en panne au moment de
partir à la mairie. Elle s'en est d'ailleurs rendue malade de stress! Ou cet autre mariage, que le second témoin de la mariée n'a jamais rejoint pour faire son office...
Je me dis qu'on est des super veinards.
Pas ou presque de personnes aigries (elles avaient mieux à faire que de venir nous pourrir, ou ont suffisamment
été alcoolisées discrètes pour que ça passe inaperçu le jour J) deux personnes ivres mais juste à la fin, pas de Patrick Sébastien ni de Bézu,
pas de jeux trashy, pas de pièce montée qui tombe, de grande révélation familiale qui gâche tout, de bagarre, tout le monde avait l'air à peu près content, bref ce fut vraiment super
kioul.
L'organisation a été plus sportive. Je garde en mémoire quelques petits moments de panique générale,
souvent agrémentée du franc rire de ceux pour qui ça ne peut qu'être drôle (en l'occurrence les petites mains charitables qui ne sont PAS les
mariés).
Que nous soyons bien clairs. Mon aficionado (appelons le Ghazz en référence à l'un de ses personnages préférés)
n'est pas quelqu'un qui panique facilement. C'est même quelqu'un de connu pour son calme en toutes circonstances, jamais un mot plus haut que l'autre, ne cherche pas les conflits, bref ultra
kioul.
Je l'ai vu paniquer deux vraies fois, et à un moment il m'a envoyée méchamment sur les roses (quoique je plaide aussi coupable que lui sur ce coup).
Petits résumés des épisodes "surtout ne vous mariez pas, c'est que du stress pour rien".
* La dernière panique a eu lieu sur le parvis de l'église,
l'après midi du jour J, quand au bras de mon père nous attendions que Ghazz et sa maman partent devant. Le teint de Ghazz , tirant entre le vert et le blanc, nous laissait
imaginer que c'était pas la grande forme. Il nous a regardé tous les trois, pour nous dire en tentant de donner le change ... "j'ai envie de vomir!"
J'ai essayé de le rassurer, en lui faisant remarquer que de toute façon, civilement nous étions déjà mariés (à
la mairie le matin), que là c'était la beauté du geste (église où ses parents se sont mariés, avec le prêtre ami de la famille qui aurait du officier si à cette date il avait été en France) bref,
juste un beau moment ou nous avions choisi chaque virgule et qui nous ressemblait!
Peine perdue, j'ai eu un demi sourire et ils partis devant nous, pendant que nos copines et soeurs chantaient
à capella notre musique d'entrée :
qui, il faut le savoir, me faire pleurer quasi systématiquement. Alors chantée par une chorale avec que des
filles qu'on aime dedans... c'est la fontaine assurée!
Donc pour résumer notre entrée à l'église fut, pour Ghazz
"faut pas que je vomisse, faut pas que je vomisse, faut pas que je..."
et pour moi
"bon bah voilà. Le plus beau jour de ma vie, et je pleure, j'ai le nez qui coule et tout le monde est tourné
vers moi. Super."
Ghazz a rapidement retrouvé ses couleurs, on m'a passé discrètement un paquet de mouchoirs et tout fut
bien qui finit bien.
bonus = fou rire de témoins quand le prêtre a appelé "le porteur des anneaux" mais bon paraît que quand on est fan du Seigneur
des ... Anneaux, c'est drôle!
* Pour bien expliciter la seconde crise de panique, il faut
que je commence par raconter l'envoyage sur les roses, et le deal provocateur de stress que nous avions passé en découlant.
Nous sommes depuis trois bons mois sur la confection des fair-parts avec la soeur artiste
de Ghazz, et là ça y est, un dimanche après midi, ça sent le
sapin, on touche au bout, reste juste à les monter (on a fait "simple" hein, photos + pleins de feuilles à assembler à coup d'attaches parisiennes colorées), à écrire les adresses sur toutes les
enveloppes et youpiya on envoie.
Petites mains rassemblées chez l'artiste autour d'un goûter
pack de bière, les 120 fair-parts sont bouclés, restent quelques enveloppes à faire, mais c'est désormais une formalité (puis une des petites mains ayant tendance à
mettre des surnoms "private joke" sur les dites enveloppes, on se dit qu'on va finir à la maison, tranquille, histoire d'être surs que le facteurs ne nous maudisse pas trop.)
On est contents, c'est fait, le fair-part est chouette et trèèèèès original, bref c'est tout nous.
La collocataire de l'artiste prend un des fair-parts histoire d'admirer le travail fini, et nous fait remarquer
qu'il manque un petit détail.
Oh, trois fois rien, hein, juste la date de l'évènement.
Je change de couleur.
Deux des petites mains commencent à rire grassement.
Ghazz en prend un, le retourne dans tous les sens, pas de date.
Là, pour le moment, c'est moi qui panique. Aucun endroit ne paraît propice à l'ajout de la date, on est foutus,
faut tout brûler et tout refaire, ou on se marie plus.
Ou on trouve un truc pour tamponner ça à l'arrache.
Ou on découpe en tranches les deux dont le rire est proportionnel à ma crise de panique.
(la solution fut trouvée la semaine d'après par l'artiste et moi même, un petit bout de post it coloré, un
tampon avec la date et hop! un fair-part encore plus conceptuel, j'ai même entendu des "mais c'est génial! vous avez eu l'idée comment?"
Aahahah. si tu savais.)
Dimanche soir, tout est fermé, impossible de trouver LA solution dans la minute. Chacun rentre dans ses
pénates.
Ma crise n'étant pas tout à fait finie, je commence à m'en prendre à Ghazz dans la voiture. C'est
vrai quoi, à croire qu'il a pas envie de se marier, il a écrit aucune enveloppe, puis en plus y'en a marre qu'il s'investisse pas, franchement... Le pire que le genre morue ai pu produire dans
l'anti communication, j'avoue.
Après avoir essayé d'en placer une trois fois, il tente la manière forte.
"MAIS TA GUEULE!"
...
Soufflée je suis.
...
Il tente : "J'aimerai juste en placer une"
...
"Oui bah là j'ai plus envie de t'écouter. Tu ne me parles PAS comme ça!"...
Puis silence partagé. Notre pire crise qui a bien duré... dix minutes. Le temps de s'expliquer, nous n'étions
pas encore arrivés chez nous.
Et il m'a garanti de gérer le plan de table à lui tout seul pour éviter de nouveaux conflits stériles, pour
compenser sa non participation aux enveloppes et parce que (je cite) "ça m'amuse ce genre de trucs!"
Je vérifie par trois fois qu'il est VRAIMENT VRAIMENT sur de vouloir se cogner cette galère tout seul.
Oui, oui qu'il m'assure, ça va le faire, vraiment, ça l'éclate.
et nous voici donc au pourquoi du comment de la
*crise de panique numéro 2!
Coup de fil de la salle, une dizaine de jours avant.
"Bon bah là on est bon, il nous manque que votre plan de table, les menus..."
"Quoi les menus? C'est pas vous qui les faites?"
"Ah non ça c'est vous, il nous les faut lundi soir. Avec le plan de table et tout ce que vous voulez nous
donner pour le jour J!..."
"Mais le plan de table... on peut pas l'amener le jour même?"
"Bah non, nous, faut bien qu'on dispose les tables et les étiquettes, hein!"
Mais ils savent bien ce qu'on mange... non? Même que c'était un scandale, les tagliatelles fraîches avec le
magret, que le cuisinier a hurlé qu'on était des hérétiques qui ne comprenions rien à la cuisine française tellement que des pommes de terres ça aurait été vachement mieux (bande de béotiens) ?
Puis les étiquettes... le placement... on avait zappé!
Lundi soir... on a une semaine... bon.
(Clés en main qu'ils disaient! "Vous faites rien, nada, que dalle, on s'occupe de tout! (sourire freedent de mafia)"
grrrr)
130 invités!...
Bon les menus, ce fut vite réglé, encore grâce à l'artiste et sa bien aimée imprimante, un menu par table
histoire de lancer les conversations pour au moins se passer le menu (et de le critiquer, t'as vu, y'a même pas de pommes de terres!).
Une grosse dizaine et menus, et youpi c'est parti.
Le plan de table, no problem. Ghazz a dit qu'il fait, il fait!
Empiétant allègrement sur son temps de travail et sur nos soirées, il s'offre le luxe d'en faire plusieurs et
me demande mon avis à chaque fois.
"c'est super, chéri!"
"non mais en vrai, ton vrai avis, tu regardes vraiment"
"heu mais on avait dit c'est toi qui fait tout! et tu as mon entière confiance, promis!"
"steuplé!"
"bon... (coup d'oeil) c'est super, change rien"
"pfff."
Le mercredi, il envoie notre version finale à sa soeur et sa mère, pour avoir un avis sur les placements des
membres de sa famille. Si changement il doit y avoir, nous prévenir le plus rapidement possible.
Pas de nouvelles, bonne nouvelle, tout va bien, il va pouvoir confectionner son plan de table format poster
avec pleins de photos de Paris dessus (parce qu'on aime Paris, mais je crois que sur ce blog, ça se ressent un peu)
Arrive le déjeuner dominical dans la belle famille, histoire de se détendre un peu, on ne se marie jamais que
dans une petite semaine.
Et là, au dessert, jolie maman trouve que le plan de table ne va plus du tout.
Joli papa nous annonce que le fils de la nouvelle femme du cousin a décidé de manger le magret à l'oeil lui
aussi, ainsi qu'un couple d'amis.
"réponse pour fin avril", nous sommes le 29 mai, le chiffre final a été donné à la salle, greuh.
J'ai vu au fond de l'oeil de mon futur une lueur que je ne connaissais pas... Mélange de ras-le-bol, de
panique, d'exaspération et de faut-que-je-sorte-d'ici-sinon-je-vais-casser-quelque-chose.
Jolie maman nous promet de nous refaire la moitié du plan qui ne lui convient pas pour le soir même et de nous
appeler pour nous donner les noms.
Je prends Ghazz par la main et lui propose que nous commencions à confectionner la partie du plan ou les tables
sont ok. Je découpe, je colle, je lui souris, je fais diversion.
Bilan
00h au téléphone avec jolie maman pour noter les nouvelles tables.
02h : noms collés, plan terminé, ouf, demain soir la salle aura son plan, et ses trois nouvelles étiquettes
pour les retardataires qui avaient pas envie de prévenir aux dates demandées.
Nous noterons tout de même que le jour J le fils de la nouvelle femme du cousin a râlé que son nom avait une
faute...
Mais re greuh, quoi, hein.
Bref le mariage c'est super, mais je crois que je ne pourrais pas être wedding planner, et Ghazz non
plus.
Au moins ça nous ferme une idée farfelue de reconversion qui aurait pu nous traverser un soir de pleine
lune.
(un peu comme celle de se marier, d'ailleurs!...)