j'attends
le néant
j'attends
que le vent me souffle
j'attends
que le froid me brûle
j'attends
que l'hiver m'étouffe
j'attends
un signe, une virgule
tu es parti
depuis
tous les jours
je pense à toi
je fais les gestes
quotidiens
mais ça reste
sans lendemain
tu n'existes pas
j'ai du te rêver
dans un méandre perdu
de ma folie ambiante
cynique
j'ai du te croquer
sur la toile nue
de ma vie d'amiante
toxique
je te respire encore
ton parfum m'éparpille
tu m'as jeté un sort
au goût de vanille
c'est à l'intérieur que c'est détruit
ça ne sera pas reconstruit
pourquoi faire
quand on entre ici
c'est l'hiver nucléaire
pas de vie
je vais juste déposer
un panneau "défense d'entrer"
et aller me reposer