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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 08:41

Papy, mon Papy.

 

 

Le mode aléatoire de mon lecteur de musique met une de ces chansons que l'on charge d'histoire de par les circonstances où on l'écoutait.

 

Telegraph Road de Dire Straits raisonnera pour toujours dans cette chambre d'ado ou j'ai appris que tu étais mort.


J’y retrouve le goût bizarre des cours au lycée avant un enterrement.

Ma petite soeur en lames, dévastée, obligée de devoir choisir sa tenue le jour de son anniversaire, comme tu es parti la veille.

Ma famille qui me demande de lire dans l'église, comme «tu fais du théâtre, tu vas faire ça bien!»

Pas le courage de répondre que c'est pas parce que je fais du théâtre que j'ai moins de peine que les autres.

Que j'en suis plus capable.

 

Puis mine de rien, j'ai été à la hauteur. J'ai mis le ton autant que je pouvais, une larme ou deux perlants quand même.

Un regard appuyé sur l'assistance pour les derniers mots.

Et je suis heureuse d'avoir fait, en hommage à toi, une des choses que je fais le mieux.


Ce cimetière froid où tu as rejoint ta femme, que je n'ai pas eu la chance de connaître.

Où mon père, en repartant aux côtés de son grand frère, a dit la phrase la plus triste que j'ai entendue.

«Voilà. On est orphelins.»

 

Papy, mon Papy.

 

 

Si j'en crois l'histoire, tu n'as été ni un père, ni un beau père parfait, loin de là.

 

Traumatisme d'une guerre, où tu es parti te jeter dans la gueule du loup allemand, en connaissance de cause.

Même ta femme, qui a remué ciel et terre pour te ramener, n'a pu t'arracher au devoir que ton pays t'imposait.

5 ans plus tard, te revoilà. 5 ans de prison, un passage en camp histoire d’en rajouter une couche, tu rentres, à pied.

De retour chez toi, l’un des deux seuls survivants de tout ton bataillon, regardé de travers par ton  pays car pour en revenir, t’avais dû en lécher, des bottes de sale boche.

Tu fais 36 kilos.

Tu es écoeuré à vie du pain d’épice, une des rares choses que tu ais réussi à manger pour survivre.

Je me rappelle du bond de mon père, quand j’ai voulu une fois t’en couper un morceau.

Qui m’a arrêté dans mon élan, et qui a bien été obligé de m’expliquer pourquoi.

 

 

Mon père, ému au possible de trouver par hasard dans des archives vidéos sur la seconde guerre, une image furtive de ta femme sur un quai de gare, qui, après un regard mal-aimable à la caméra, fait un coucou à un soldat au loin.

Toi.

Il n'était même pas encore né.

  

Un jour je t’avais demandé de me raconter la guerre.

Tu m’avais fait un beau cours d’histoire, avec dates et tout.

Moi qui te demandait de parler de toi.

Je comprends maintenant que je sais, pourquoi tu n’as pas raconté ton histoire, le cauchemar que tu as vécu.

Mais sur le coup j’ai été déçue, imaginant que cette incompréhension entre nous était générationnelle…

 

Papy, mon Papy.

 

 

Oui, de ce que j’en sais, tu n’as pas été un père idéal.

Mais tu as été un grand père parfait.

 

Quand tu nous chantonnais, à ma sœur et moi, cette comptine désuète

 

« Dansons la capucine,

Y’a plus de pain chez nous

Y’en a chez la voisine

Mais ce n’est pas pour nous

Youuu les p’tits cailloux ! »

 

L'enfant trouvait ça rigolo.

L’adulte que je suis aujourd’hui pourrait en faire une étude de texte historique sur la famine.

 

Quand tu nous regardais, les yeux émus, en te disant à haute voix

« Ahhh, la France de demain »…

Je me demande souvent ce que tu penserais de nous, maintenant, la France d’aujourd’hui…

Serais-tu fier ?

 

Quand tu m’as offert mon dictionnaire des rimes, suite à mon prix pour les Vacances des Couleurs

Et l’encyclopédie des œuvres littéraires françaises pour mon brevet, qui m’a servi pendant toutes mes études supérieures, et même avant…

Peut être toi seul avait compris que non, moi, contrairement aux autres membres de cette famille, ça ne serait ni les maths, ni les sciences !...

 

Cette fois ou tu nous a prêté ton cigare, à ma sœur et moi. Nous étions petites, peut être était-ce une manière de nous dégoûter du tabac ? Ou juste pour rire ? Je ne sais pas où tu voulais en venir, mais encore aujourd’hui, je trouve ça drôle.

 

Tes jeux d’échecs, les stratégies que tu découpes dans le journal tous les samedis. Qui ne te servent jamais, à ce que j’en vois.

 

Tes vieux dominos en ivoire.

 

Papy, mon Papy.

 

 

Tu as survécu à la seconde guerre, au deuil de ta femme, d’un de tes petits enfants. A plus de 80 ans tu continuais à aller travailler dans ton bureau, la boîte que tu as créée, l’après guerre ayant sûrement réveillé en toi la niaque d’un homme d’affaire intransigeant et efficace.

 

C’est le col du fémur qui t’as précipité dans la spirale de la vieillesse.

 

Dans mes transports remplit d’indifférence, mon mouchoir se mouille.

 

Je pense souvent à toi. On vivait dans la même maison, mais on ne se croisait que le week-end. Avant que ma mère s’en aille avec ses enfants sous le bras, te laissant mon père malheureux au possible.

 

J’espère que tu es fier de moi.

 

Les conversations d’adulte à adulte que nous aurions pu avoir me manquent.

 

Ton regard aimant, au maximum de l’antidémonstration familiale, me manque.

 

Et même les mémorables engueulades du samedi entre mon père et toi, qui grinçait des dents de ne pas trop oser contredire le patriarche que tu étais, me manquent.

 

Ça va faire 16 ans en mai que tu me manques.

 

Et tout les questions je pourrais te poser aujourd’hui resteront sans réponse, un vide absolu, que je comble avec le peu de souvenirs que l’enfant puis l’ado égoïste que j’étais a gardé de toi.

 

Papy, mon Papy.

 

 

Quand tu es parti, ce n’est pas une bibliothèque qui a brûlé.

 

 

C’est tout un pan de notre histoire.

 

 

 

 

 

 

 

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 13:55

 

Le jour est arrivé. 


Appartement vidé de 5 ans de vie, de la succession de 7 colocataires, de ses meubles (y compris moi) . 

Trois existences entières casées dans 20 mètres cubes et portés par les gros bras des vrais amis.


Tour dans mon désormais ancien quartier, repas à notre brasserie habituelle, seule, celle qui nous avait servi notre premier café, quand ex boyfriend et moi venions de visiter un super grand appart' parisien en espérant pouvoir le louer... 

La boucle est bouclée. 


Dernier rendez vous à l'hôpital qui touche ma (mon ex) rue, toujours seule. 

La première fois depuis un an. 

Bébé inside puis outside, étant même passé d'un état à l'autre dans ces locaux. 

Histoire de clôturer cette année déjà bien remplie, vérifier que les suites de la naissance ne m'ont pas trop entamée.


La pmi ou je ne le ferais plus peser. 

Le petit square ou je ne le baladerai plus. 

La pharmacie ou les employées ne s'extasieront plus sur mon "superbe bébé qui pousse vite"! 

Ma coiffeuse, qui m'avait fait mon sublime chignon de mariée. Qui gazouille quand je passe devant la boutique avec la poussette.

J'ai pas envie de confier mes cheveux à quelqu'un d'autre!

Le meilleur kébab de Paris (fermé pour raisons familiales depuis deux mois... sans regrets donc?)

Les restaurants du quartier où on avait nos habitudes, même avec le petit bout...



Les clefs sont rendues.

Froid état des lieux, examen minutieux de ces locaux vidés de leur essence, où j'ai vécu tellement de choses. 

Où ma vie a changé tant de fois.

Où j'ai vécu ma post-crise d'ado (mon "grand n'importe quoi" comme j'aime à l'appeler!) avant de me poser définitivement.


Où je me suis fiancée, préparée pour mon mariage, suis revenue de la maternité. Contrairement à ce que je croyais, certains hommes n'ont pas peur de l'engagement, et quand ils savent exactement ce qu'ils veulent, point besoin d'une décennie pour les convaincre!

Où j'ai appris un peu mieux qui j'étais. Et ce que je voulais.

Où je suis venue sur un coup de tête de ma province, un peu à l'arrache, comme tout ce que je fais. Et parfois ça marche.

Il faut rentrer en banlieue, chez moi. 

Nouveau lieu, nouvelles habitudes. 

Ni kébab ni pharmacie ni coiffeuse au pied de l'immeuble...



Mais à présent ...


je suis proprio! 

Pour la bonne cause, fiston ayant maintenant sa chambre à lui et rien qu'à lui, hautement décorée de njut* et autres showrooms de doudous tout doux.

Parait que les bébés qui dorment avec leur parents ont du mal à dormir seul ensuite, que la transition est trop dure...

Pas le mien, il a tout de suite adopté son grand lit mammut! (c)


Donc nous avons échangé un F2 contre un F4 (et 25 ans d'engagement, si ça c'est pas aimer son banquier)

Un F2 bien sombre, rez de chaussée en vis-à-vis, lumière artificielle allumée sans arrêts.

Un F4 au 6e extrêmement lumineux, un de mes chats a même eu peur des rayons de soleil pendant une semaine tellement il en avait perdu l'habitude!


Et la cerise sur le gâteau...


Compte tenu de mon état de santé...

(en fait je dois être vraiment malade, puisqu'Allianz refuse de m'assurer dans ce cadre pour le prêt... pied de nez à tous ceux qui m'ont traité de simulatrice :p 

et super haute estime d'Allianz... mais c'est un autre débat.) 

je reste suivie à l'hôpital Bichât, qui trône au beau milieu de mon ex quartier.


Le blues qui m'assaillait quand je me suis rendue à mon rendez vous médical a disparu, je repasserai quand même de temps en temps!


Ce n'est donc qu'un au revoir, 18eme adoré!...

 

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 14:24

C’est reparti pour un tour…

Pc fixe chez moi planté…

" Windows n' pas pu démarrer car le fichier suivant est manquant ou endommagé :

< Racine Windows>system32ntoskrnl.exe "

 

Sacré windows…

ah

ah

ah

je me marre

en fait non snif

 

Bilan


J’ai essayé avec le cd d’installation = marche pas.

J’ai essayé de faire booter le pc sur le lecteur cd/dvd pour lancer le cd d'installation  = marche pas.

J’ai essayé de faire F8 = restauration. Le clavier marche quand je fais F8 mais pour selectionner ce que je veux grâce aux flèches, plus de clavier… donc = marche pas.

J'ai essayé F2 (setup) avec toutes les fonctionnalités, que dalle = marche pas.

 

Après une crise de nerf tétanique, j’ai appellé un ami informaticien.

Un cd de linux toujours sur lui, il démarre ce bazare, et ça tourne ! Sous linux...

 

J’aimerai bien passer à linux mais cela veut dire que =

 

•  Je ne peux plus recharger mon lecteur MP3 (le logiciel ne s’installe pas sous linux) et mettre des nouvelles chansons n’en parlons pas ! (recherche en cours sur les forum geeks d'une équivalence...)

•  Les fichiers de partage MSN, c’est mort (d’ailleur MSN ça a l’air compliqué sous linux) (recherche en cours sur les forum geeks d'une équivalence...)

• Il faut tout réapprendre (bah oui y’a pas de poste de travail, y’a un truc qui s’appelle konqueror "pour concquérir votre navigateur" ! entre autres...)

•  Pleurer sur mes données effacée car format + réinstal (gravure maybye?)

 

Mon disque dur externe ayant planté aussi…  Je me retrouve nue...

 

J’aime bien les pingouins, et le côté "geek" de linux me plaît beaucoup ("non moi je donne pas mon fric à Billouse car je tourne gratos ! Mort au capitalisme microsoftien!")

mais je crois que ça va pas être possible…

 

J’attends le verdict de l’informatien… Et serre fort mon paquet de mouchoirs…

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 12:13

Encore un petit peu de super pouvoirs pour la forme, au cas où j’oublierai le petit nuage au dessus de ma tête…

 

Dimanche soir, 18h30, une soirée de prévue à l’autre bout de Paris, concert d’un groupe managé par un ami à 19h, avec une bande de potes délurés bien comme il faut.

 

Petite jupe sympa, ballerines, maquillage mignon, Aelig est de sortie, prête à faire des ravages !

 

Je sors de chez moi, ferme la porte, et m’apprête à prendre mes clefs pour fermer à double tour.

 

Clefs absentes de mon sac…

Posées sur le meuble, à un mètre de moi, mais DE L’AUTRE CÔTÉ de la porte !

 

Le double ? Mon ex-colocataire l’avait jusqu’à jeudi, date où elle me l’a rendu.

Il est sur mon canapé, dans mon salon, dans mon AUTRE sac.

 

Évidement ce type de porte ne s’ouvre pas sans clefs, ce n’est pas le modèle à poignée tournante. Sans les clefs, coincée.

L’angoisse monte, j’essaye de rester calme. Les chats de l’autre coté commencent à miauler (surtout Guizmo qui ne supporte pas que je sois prêt de lui mais inaccessible).

 

Si je sors de l’immeuble sans badge, je suis définitivement à la porte…

Je reste dans le couloir, essaye de passer mon plan de Paris au travers de la porte.

 

Un couple de voisins passe. Je mets ma timidité de coté et leur demande s’ils peuvent me prêter une radiographie… et leur explique les circonstances !

Ils vont chercher plusieurs radios, essayent même de m’aider à ouvrir la porte pendant une bonne heure.

Peine perdue. Le chat devient hystérique, les voisins sont navrés. Ils vont me chercher un numéro de serrurier. J’appelle, il passe dans 5 minutes.

5 minutes plus tard, coup de fil, désolé madame mais j’ai oublié une partie de mon matériel lors de ma précédente intervention, je fais au plus vite, vraiment désolé hein.

 

Bah vas y roule…

 

2h00 plus tard (j’ai eu le temps de terminer mon paquet de cigarette, pleurer dans l’escalier, rencontrer une voisine qui m’a proposé de m’héberger si le serrurier ne venait pas) le messie arrive enfin. Avec une jolie fille dans son véhicule coté passager (un oubli de matériel, c’est cela oui… et la marmotte…)

 

Coups de tournevis dans la porte, menaces de sciage de serrure (" mais votre serrure coûte cher donc ça va augmenter le prix ! " " On va la jouer au moins cher alors… ")

Après avoir démonté le bout de ferraille qui tenait la serrure pour la décaler, la radio fait enfin son travail, ma porte se déverrouille. Je fonce récupérer mes clefs (on ne sait jamais) ! Mon voisin (qui est revenu pour voir si tout allait bien) fait la connaissance du chat bavard…

 

Bilan = 300 euros TTC (dimanche tarif de nuit)

3 heures perdue, soirée à l’autre bout de Paris ratée. J’ai offert une bouteille de rhum arrangé aux voisins emphatiques, et du coup ils m’ont payé une bière aromatisée belge (ça faisait longtemps !)

 

Dure journée après 4 heures de sommeil…

 

J’ai un ami qui m’a proposé un exorcisme, je vais finir par y penser sérieusement !


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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 09:24
Un an et demi de vie Parisienne.

Célibataire depuis fin janvier.

3 chats, un métier pas très bien payé, plus de voiture depuis la semaine dernière.

et tellement d'autres choses...

Commençons par mes bestioles :)

Voici deux des 3 monstres qui cohabitent avec nous ( ma colocataire et moi) =


A gauche nous avons Guizmo et à droite Katsu. Aucun lien de parenté malgré les apparences.

Guizmo, 6 ans, sorti de la SPA par mes soins à 3 mois. Traumatisé et stressé.  Câlin mais presque exclusivement avec moi, bavard...

aime = les croquettes, sortir dans le vaste monde (surtout sans autorisation), se mettre en hauteur pour dominer le monde, dormir.

n'aime pas = le courrier sous la porte qui a une odeur inconnue, le vétérinaire, quand Katsu veut jouer, les bruits forts (un objet qui tombe, un claquement de mains).

Katsu, 6 mois, donné par une cliente d'un collègue à 2 mois. La bonne pâte, toujours content, mais très vivant (surtout la nuit). Tatoué et castré depuis mercredi dernier.

aime = les humains, courir, jouer, ronronner, les câlins, le cat milk, se mettre en hauteur comme Guizmo (son dieu), le reste du monde...

n'aime pas = l'eau (et les légumes peut être?)



Et voici ci dessus Freya (dite la "mémère")

Freya, 6 ans, sortie de la SPA par mes soins à 2 ans (pour tenir compagnie à Guizmo et surtout pour qu'il se calme un peu). Pas très câline (on pense qu'elle a été battue avant...) mais tout de même mignonne. Tout lui passe au dessus du moment qu'on la laisse tranquille.

aime = gratter sa litière pendant ¼ d'heure, manger (trop vite), jouer avec des emballages de Kinder, les chants orthodoxes, dormir.

n'aime pas = avoir faim, quand les autres chats veulent jouer, les inconnus, les caresses quand elle n'a rien demandé.

Les 3 ensembles prennent pas mal de place et mettent de la vie chez moi, mais c'est tellement agréable...
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