Paris…
Ses monuments, ses boutiques de luxe, ses habitants…
Ses transports…
Comment parler de Paris sans évoquer la joie du métro ?
Parisienne depuis un an et demi, le métro a été une découverte.
Évidement je l’avais déjà pris en transit de gare à gare comme toute bonne provinciale qui se respecte, mais
l’expérience "métro boulot dodo" est une nouveauté.
Au début, j’étais presque heureuse de prendre le métro. Enfin dans la capitale ! Avec une adresse en
75*** ! Et le loyer qui va avec…
Je regardais tout = les pubs, les gens, les différences entre les stations, quand le métro jailli hors de terre
(whaaaa Tati Barbès ! en vrai ! ), les yeux grands ouverts et émerveillés de ces nouveautés.
Je me suis rapidement rendue compte de plusieurs choses =
1- Dans le métro les gens font la
gueule. C’est un sport reconnu dans la capitale, le but du jeu étant d’avoir la bouche le plus en arc de cercle possible. (la mienne commence à se tordre mais je fais des exercices pour y
remédier…)
2- Les gens qui font la gueule
regardent ceux qui ne la font pas de travers. La bonne humeur et la joie de vivre ne sont pas de mise, si vous souriez c’est que vous êtes un touriste à la noix qui ne se poussera pas pour
laisser descendre les honnêtes travailleurs, ou c’est que vous êtes fou !
3- C’est chacun pour soi pour
tenter de s’asseoir ou de s’appuyer contre une paroi quelconque. Les plus "fatiguées" étant généralement les jeunes femmes, quitte à laisser les personnes âgées debout. Mais une fois assis, la
féodalité est de mise = les personnes assises dominent et ne supportent pas que les gens entassés autour d’eux (le tiers état) les bousculent ou
essayent de passer. (c’est peut être pour cette raison que les jeunes femmes courent pour s’asseoir…)
Je prends deux lignes quotidiennement pour partir au boulot :
La ligne 13 = il parait que c’est la pire de Paris…surchargée, puante, régulièrement en retard voire en panne,
la seule qui passe près de chez moi…
La ligne 1 = la ligne "touriste/travailleurs", très utilisée mais avec une bonne fréquence. On est tout de même
entassés aux heures de bureau. Une des rares qui fonctionne un peu pendant les grèves.
Ahhhh les grèves… Vous ne pouvez pas prétendre connaître bien le métro (et Paris) si vous n’avez pas vécu ces
moments uniques. J’ai pu découvrir la joie de l’agoraphobie sans pouvoir sortir des couloirs (trop de monde) pour prendre ma correspondance. Je sais aussi maintenant que prendre le bus à la
place du métro ne sert à rien, la circulation étant telle que de toute façon on va plus vite à pied.
J’ai eu le droit à des réflexions du style "fallait y penser avant !", lachée par une dame
d’un âge certain, quand j’essayais désespérément de descendre du train, tassée dans le fond par les marées humaines précédentes… C’est la seule fois où j’ai perdu patience ! et je ne
rapporterais pas mes propos ici …
Dans le même genre j'ai eu droit à une démonstration virile ce matin. J'étais adossée à un
strapontin en train d’écouter rêveusement Émilie Simon dans la ligne 1. Á la station « Charles De Gaulle Etoile », le métro se rempli comme à l’accoutumée. Un homme (35
/ 40 ans, ni beau ni laid, banal…) s’accroche à la barre au dessus de ma tête, me mettant la tête dans son aisselle.
Le métro étant bondé, je ne dis rien, je baisse la tête. Le métro se vide, l’homme continue de
m’exposer son aisselle, en mettant son coude trop près de mon œil à son goût (mon œil gauche a eu à souffrir plusieurs fois de mes maladresses alors celles des autres…).
N’étant pas un homme peut être que je ne comprends pas la technique de drague (« sens ma
bonne odeur virile de mâââle, c’est l’effet impulse! ») mais honnêtement à la fin ce monsieur me faisait rire...
Bon sur ces belles paroles je dois y aller, j’ai une rame à prendre !